La Genèse du Concept d'Environnement dans la Culture Occidentale et les Références Philosophiques de la Génération de 70 (Portugal)

PROGRAMME DE LA RECHERCHE
Concepts de base de la Philosophie de la Nature et de l’Environnement dans l'œuvre d'Unamuno et de Michelet (et d'Antero de Quental). Le paysage culturel
CFUL_Centro de Filosofia da Universidade de Lisboa. l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Grupo de Ética de la Universidad de Salamanca
_  Jules Michelet

L'importance de la pensée de Michelet à l'égard de la fondation de l'Histoire comme discipline scientifique, célébrée internationalement, n'est pas accompagnée par la reconnaissance de sa contribution pour la genèse de la moderne conscience environnementale. Néanmoins, c'est cette dimension, du domaine de la Philosophie de la Nature et de l'Environnement, que nous voulons révéler.

L'Amérique célèbre l'œuvre de Thoreau et de Whitman, écrivant et poètes, en tant que précurseurs de la Philosophie de la Nature et de l'Environnement, mais l'Europe et le Monde méconnaissent cette ampleur philosophique de l'œuvre de Michelet. Ainsi, pour éclairer l'importance et signifié de la dimension environnementale de la pensée de Jules Michelet, il vaut la peine établir un premier parallèle avec le cadre philosophique dont ont émergés les nouvelles philosophies de la nature et de l'environnement contemporains.
Tenons comme exemple une des œuvres fondamentales de l'Éthique de la Terre, cela d'Aldo Leopold (dans la ligne de Walth Whitman et David Thoreau), qu'il l'enlève des études de Darwin et des avances scientifiques de l'Écologie, sur les sujets du paysage humanisé ou sauvage.  Selon ce philosophe américain, le sentiment de la nécessité d'aide et de défense commune, développé au long du processus de sélection naturelle, a produit le concept de la communauté, le fondement de l'éthique. Et c'est une nouvelle conception de la nature qui émerge, maintenant considérée comme une société de plantes, animaux, minéraux, fluides et gaz, étroitement reliés et interdépendants.
Rappelons-nous, également, de Thoreau, dans son manifeste…

"En défense de la nature, en faveur de plus absolue liberté et de l'état plus absolument sauvage… Pauvre culture humaine ! Il ne se peut pas attendre beaucoup de d'une nation quand sa couverture végétale arrive à la fin et elle se voit débitrice à faire de l'engrais des os des ancêtres "[1]

Mais celui qu’il est pour Aldo Leopold réflexion éthique  basée sur des données objectives des Sciences de l'Environnement, représente pour les auteurs mentionnés la substance essentielle elle-même des choses de la nature, l'ampleur des terres vierges de l'Amérique et la diversité de leurs colons dans la poésie de Whitman, la sacrassions des forêts primitives dans l'œuvre de Thoreau, mais, également, la révélation de l'esprit universel de la nature (de l'amour) dans la poétique de Michelet, la Mer, les Montagnes, les Animaux, la célébration de la diversité de la Vie, comme des symboles clé de son écrite.
L'Histoire de la Philosophie de la Nature et de l'Environnement ignore, encore, la contribution d'un de leurs plus grands annonciateurs, Jules Michelet. Sans nous faire éloigner du sujet restreint de notre recherche, nous allons évoquer certaines des réflexions de Michelet dont émerge un prémonitoire concept d'environnement et de sa problématique actuelle et mettre en analyse son influence dans l'évolution du concept de nature qui traverse  l’œuvre des auteurs de la Génération de 70, en partant d'Antero de Quental.
Antero, en suivant Michelet, et avec d'évidentes résonances feuerbachiens, proclame:

“...l'homme c’est un Dieu qui s'ignore… l'âme de l'humanité chez chaque homme : et dans l'humanité, l'âme entière du monde”.[2]

Et annonce la dialectique écologique  de la nature:

“Chaque vague qui passe est un kaléidoscope… un univers interviewe dans un rêve ! Chaque goutte que le vent soulève dans l'air est un prisme de toutes les couleurs, toutes la lumière, toutes les ombres aussi, se condensent, se réussissent, ils se combattent, et coexistent néanmoins, comme si l'opposition était la loi qui les soutenait dans cet incompréhensible équilibre des choses contradictoires!”[3]

Antero intitule un de ses premiers travaux de La Bible de l'Humanité de Michelet, bâti comme un essai critique sur la philosophie de cette œuvre.  Sur son texte apparaît le concept d'une nature humaine unique, créative des civilisations et des dieux, dans son évolution et conception de la future fraternité et unité universelles.  Il reprend la perspective de Michelet sur la destination commune des « Peuples de la Lumière », l'Inde, la Perse et la Grèce, et des « Peuples du Crépuscule, de la Nuit et de l’Aube », l'Égypte, la Syrie, les Juifs, Phéniciens, Carthaginoises et des Romains chrétiens et impériales, barbares… La défense de la diversité culturelle et l'opposition à tout préjugé de race et de culture, une des contributions essentielles de Michelet pour la modernité contemporaine, traverse également la philosophie d’Antero.
Michelet proclame l'unité entre la pensée moderne et l'héritage culturel de la haute Antiquité, construite sur la nuit médiéval, qui, cycliquement, tourment l'esprit humain, bâti par l'accord entre science et conscience; par mille fils tout nous ligue à l'autre et la lumière laquelle illumine le chemin de l'Humanité et de l'Univers n'est pas, dans tous les temps, autrement que la luminosité de la Justice éternelle,  basé en la marche en commun de la Nature et de l’Histoire.[4]

“Âme universelle des mondes, qui n’est que Justesse et Justice, l’impartial et l’immuable Amour”.[5]

Au chapitre final de l'œuvre de Michelet, de Défaillance du Monde. L'Écrasement du Moyen Âge rencontrons certaines des plus fabuleuses et prémonitoires réflexions de Michelet concernant l'origine et évolution historique de la crise environnementale. Il commence à désigner les racines philosophiques judaïque- chrétiens – musulmans lesquelles, lesquelles, pendant la Moyen Âge, ont enlevé Dieu dehors leur création, qui est la Nature dans sa diversité, en diabolisant les animaux, les femmes, les plantes (on attente dans le mythe du péché original, lequel implique un serpent, le pommier et son fruit et la femme).[6]
Et, avec un regard englobant l'évolution historique de la civilisation occidentale, accuse leurs cultures dominantes de négliger la conservation de la Terre et de la Vie. Il vaut la peine de le citer complètement :

“Les trois peuples du Livre, le Juif et ses deux fils le Chrétien et le Musulman, cultivant la Parole et négligeant la vie, riches en mots, pauvres d'œuvres, ont oublié la Terre. Terra mater. Impies!...Voyez la nudité du vieux monde gréco-byzantin. Voyez les maussades déserts, âpres, salés de Castille. Voyez tous les canaux de l'Inde abandonnées par les Anglais. La Perse, ce paradis de Dieu, qu'est-elle? Un cimetière musulman. De la Judée à Tunis, au Maroc, et d'autre part d'Athènes à Gênes, toutes ces cimes chauves qui regardent d'en haut la Méditerranée, ont perdu leur couronne de culture, de forêts. Et reviendra-t-elle? Si les antiques dieux, les races actives et fortes, sous qui fleurissaient ces rivages, sortaient aujourd'hui du tombeau, ils diraient: «Tristes peuples du Livre, de grammaire et de mots, de subtilités vaines, qu'avez-vous fait de la Nature?»"[7]

Au long de cette œuvre nous allons trouver, dans le contexte de la redécouverte et de l'évaluation de la culture des civilisations de l'Antiquité, une spécial attention à l'humanisation des relations des hommes avec les animaux, particulièrement ceux qui ont étés domestiqués, telle qu'envers les diverses formes de la nature, qui nous conduisent aux fondements de la moderne éthique environnementale, tel que soit l’Éthique Animal, établie sur le principe de la capacité de sentiment ( joie et souffrance)  et d'intelligence et sur l'élargissement aux animaux du concept de personne ( au moins à ceux  qu'ils se trouvent dans les plateaux proches de l'évolution de l'être humain) et aussi à l’Ethique de la Terre, conçue par Michelet comme une vaste et «amoureuse communauté ».
Tels concepts et la célébration de la biodiversité, nous pouvons les trouver au long de toute l'œuvre de Michelet, où l'existence de l'Homme, dans le contexte de la diversité de la Vie, perd sa place anthropocentrique. Reprenons l'exemple de l'œuvre La Mer, où on propose, aux principaux puissances de l’Époque, la formulation d'un Droit de la Mer qui tienne compte des nécessités de conservation et de protection de la faune marine et consacre un particulier attention aux espèces menacés d'extinction, c’est le cas de la baleine,  sur laquelle Michelet propose un moratoire de demi siècle pour la chasse.  C’est à nouveau l’écrivant- philosophe qui nous parle:

”...Il faut un code commun des nations applicable à toutes les mers, un code qui régularise, non seulement les rapports de l'homme à l'homme, mais ceux de l'homme aux animaux”[8]

         Beaucoup des concepts que la moderne écologie fait établir, comme celui de l'équilibre dynamique des écosystèmes, où l'extinction d'un des liens de la chaîne peut mettre en danger toute la biodiversité, a été de forme pionnière compris par Michelet, duquel lui a emporté des conséquences politiques et philosophiques.  Regardons autre passage de cette œuvre :

"La mer, qui commença la vie sur ce globe, en serait encore la bienfaisante nourrice, si l'homme s'avait seulement respecté l'ordre qui y règne et s'abstenait de le troubler. Il ne doit pas oublier qu'elle a sa vie propre et sacrée, ses fonctions indépendantes, pour le salut  de la planète. Elle contribue puissamment à en créer l'harmonie, à en  assurer la conservation, la salubrité. Tout cela se faisait, pendant des millions de siècles peut-être, avant la naissance de l'homme. On se passait à merveille de lui et de sa sagesse. Ses aînés, enfants de la mer, accomplissaient entre eux parfaitement la circulation de substance, les échanges, les successions de vie, mouvement, continué si loin de lui, dans se monde obscur et profond? Peu en bien, davantage en mal. La destruction de telle espèce peut être une atteinte à l'ordre, à l'harmonie du tout. Qu'il prélève une moisson raisonnable sur celle qui pullulent surabondamment, à la bonne heure; qu'il vive sur  des individus, mais qu'il conserve les espèces; dans chacune il doit respecter le rôle toutes elles jouent, de fonctionnaires de la nature."[9] 


Quand Michelet décrit la formidable biodiversité de la mer ne reconnait pas à l'être humain  le privilège anthropocentrique dans la chaîne de la Vie, par contre, à travers de l'étude morphologique comparée, nous conduit à une éthique de valorisation des différences entre les êtres vivants.

“ La svlte élégance de l’homme, sa forme longitudinale, divisée en trois parties, avec quatre grands appendices, divergents, éloignés du centre, en font, quoi qu’on dise, un être très faibles…Au contraire, chez le crustacé, les appendices tiennent de si près et si bien la masse ronde, que le moindre coup qu’il donna fit donné par toute la masse…Des dix pieds ( du décapode), sis sont des mains, des tenailles, et, de plus, par l’extrémité, ce sont des organes de respiration. Le guerrier se tire ici par un expédient révolutionnaire du problème qui a tant embarrassé le pauvre mollusque : « Respirer, malgré la coquille.»Ila répondu a cela : « Je respirerai par le pied, la main. Cet endroit faible où je pourrai donner prise, je le mets dans l’arme de guerre. Et qu’on vienne attaquer là !»[10]

Encore dans cette œuvre sont remarquables les descriptions des différents écosystèmes marins et de leurs espèces, en parallèle avec un discours philosophique qui transforme la mer dans la principale archétype de l'harmonie et de l'amour universels, de la liaison entre toutes les choses et tous les êtres, dans une métamorphose de l'histoire, de l'esprit et de la vie, que l'histoire naturelle documente et une panthéisme intemporel joint à la condition humaine.
         Sur les relations entre technologie et environnement, et la nécessité d'évaluer l'impact des progrès techniques, en le contexte de la critique aux conceptions religieuses médiévales qu’ont fait diaboliser l'être humain et l'ont séparé de la nature, mais aussi de la critique aux modernes conceptions mercantiles, Jules Michelet  exprime dans sa vision philosophique une prémonitoire conscience environnementale et formule les jugements critiques lesquels ont fondés la nouvelle éthique environnementale.
        
"A la haine de la nature qu'eut le Moyen âge, s'est ajouté l'âpreté mercantile, industrielle, armés de machines terribles, qui tuent de loin, tuent sans péril, tuent en masse. A chaque progrès dans l'art, progrès de barbarie féroce, progrès dans l'extermination. Exemple: le harpon lancé par une machine foudroyante. Exemple: la drague, le filet destructeur, employé dès 1700, filet qui traîne, immense et lourd, et moissonne jusqu'à l'espérance, a balayé le fond de l'Océan. On nous le défendait. Mais l'étranger venait et draguait sous nos yeux. (V. Tiphaine.) Des espèces s'enfuirent de la Manche, passèrent vers la Gironde. D'autres on défailli pour toujours. Il en sera de même d'un poisson, excellent, magnifique, le maquereau, qu'on poursuit barbarement en toute saison. (Valenc., Dict.. X, 352.). La prodigieuse génération de la morue ne la garanti pas. Elle diminue même à Terre-Neuve. Peut-être elle s'exile vers des solitudes inconnues."[11]

         Dans l'essai La Sorcière, Michelet développe sa critique face à la pensée médiévale chrétienne qui a fait diaboliser la femme et la nature, en partant de la figure de la Sorcière, en reprenant la défense du tout « les simples » (comme il dirait, dans sa manière poétique, Guerre Junqueiro), les hommes, les femmes, les enfants et les animaux (Voir, également, Le Peuple).

""Dur est l'hiver, long et triste…tout le monde végétal paraît minéralisé, perd sa douce variété, se roidit en âpres cristaux…la pauvre sibylle, engourdie à son morne foyer de feuilles, battue de la bise cuisante, sent au cœur la verge sévère. Elle sent son isolement. Mais cela même la relève. N'est-elle pas la reine? N'a-t-elle pas des courtisans! Las corbeaux manifestement sont en rapport avec elle. En troupe honorable, grave, ils viennent, comme anciens augures, lui parler des choses do temps. Les loups passent timidement, saluent d'un regard oblique. L'ours (moins rare alors) parfois s'assoit gauchement, avec sa lourde bonhomie, au seuil de l'antre, comme un ermite qui fait visite á un ermite, ainsi qu'on le voit si souvent dans les Vies des pères du désert. Tous, oiseaux et animaux que l'homme ne connaît guère que par la chasse et la mort, ils sont des proscrits, comme elle. Il s'entend avec elle. Satan est le grand proscrit, et il donne aux siens la joie des libertés de la nature, la joie sauvage d'être un monde qui se suffit à lui-même."[12]

         D’après Antero comme sur Michelet, science et métaphysique ne s'opposent pas, mais ils se complètent et se réunissent dans la Philosophie. Les progrès de la science sont fondamentales pour expliquer l'Univers mais comprendre son finalisme c’est un problème au delà des données scientifiques, c’est matière de la conscience, de l'esprit humain et de l'esprit universel de l'Amour, que l'Océan (la mère nature) représente comme paradigme.

" Entre la terre silencieuse et les tribus muettes de la mer, il fait ici le dialogue, grand, fort et grave, sympathique,_ l'harmonique concordance du grand Moi avec lui-même, ce beau débat qui n'est que l'Amour."[13]
        
         Allons citer maintenant Antero pour entendre Michelet:

" La philosophie n'est pas simple assemblage ou encore le tableau empiriquement ordonné des faits de l'univers: c'est la compréhension et l'explication rationnelle et totale de ce grand tableau. Néanmoins une telle explication seulement est possible au point de vue des idées finals et fondamentaux de la raison (substance, cause, fin) et ces idées ont donc d'être prises en si propre, être pesées et analysées. Ne fait pas autre chose la métaphysique ; et sans métaphysique il n'y a pas philosophie, parce qu'il n'y a pas vraie compréhension rationnelle ni vraie et totale explication. Métaphysique (ou spéculation) et science (ou observation), sont deux séries convergentes, qui partent de points opposés et avec de lois de développement diverses; mais comme  ils sont convergents, le point où ils se trouvent, et sans se fusionner, réciproquement se pénètrent, est celui de la philosophie; ou encore, la philosophie est l’observation (je veux dire, leurs résultats) considéré au point de vue absolu de la raison."[14]

         Nous trouvons sur Michelet abondants citations de géologues (Elie de Beaumont, Jean-Reynaud), de géographes (Humboldt, Ehrenberg, Ritter), de chimies (Berzéllius), de physiciens (Réamur), d'entomologistes (Jan Swammerdam, Coste), de hydrographes (Maury), de botaniques (Bory de Saint-Vicent, Candole), de biologistes -naturalistes (Darwin, Lamarck, Cuvier, Miln-Edwards, d'Orbigny, de Forbes, de Dicquemmare, d'Ellis), de zoologistes (Saint-Hillaire), d'astronomes (Biot, marquis de Laplace), de conservateurs de musées (Caillaud), de physiologistes (Harvey), d'anatomistes (Vésale), d'anthropologues (Bréau), artistes paysagistes (Ruysdael), d'explorateurs (Livingstone, Ross, Cook, Péron, Freycenet, mais aussi Sebastian del Cano et Pinzon, Bartolomeu Dias, Coupe Réelle, Behain), leurs contemporains ou pionniers des découvertes scientifiques, qui, tel comme le fait Antero, ont fourni la matière primordiale scientifique de leurs réflexions philosophiques.
         C'est comme ça que dans les travaux de Michelet plus directement conduits vers la réflexion sur la nature, comme c'est le cas du rossignol, nous trouvons une riche description de la diversité faunistique des oiseaux et de leurs habitats, en nous aprochant des modernes études d'éthologie, où la découverte de leurs secrets il va de paire avec la démonstration de la philosophie de Michelet. En finissant la brochure Le Rossignol, il écrit :

"Preuve curieuse de l’union naturelle, du traité préexistent qui est entre nous et ces êtres instinctifs, que nous appelons inférieurs.
Ce traité, ce pacte éternel, que notre brutalité, nos intelligences violentes n'ont pu déchirer encore, auquel ces pauvres petits reviennent si facilement, auquel nous reviendrons nous-mêmes, lorsque nous serons vraiment hommes…"[15]

         C´est le pensée de Konrad Lorenz, "l´homme, véritablement humaine, commence avec nous mêmes", maitre de Ethologie,  un siècle auparavant.
…./…. continue


[1] Walking, Défense de Jonh Brown, de David Thoreau.
[2] Antero de Quental, A Bíblia da Humanidade de Michelet, pps. 81 et 92.
[3] Antero de Quental, A Bíblia da Humanidade de Michelet, p. 101.
[4] Jules Michelet, La Bible de L’Humanité, pps. 368 et suivantes.
[5] Ibidem, p. 364.
[6] Jules Michelet, La Bible de L’Humanité, pps. 368 et suivantes.
[7] Ibidem, pps. 351 et 352.
[8] Ibidem.
[9]  Jules Michelet, Le Droit de La Mer, in La  Mer pps. 182 e 183.
[10] La Mer, Crustacés - La Guerre et L'Intrigue, pps. 121 et 122.
[11] Ibidem, p. 183.
[12] Jules Michelet, La Sorcière, Le Prince de La Nature, p. 98
[13]  Jules Michelet, La Mer, III Suite._ Plages, Grèves et Falaises, p. 38.
[14] Antero de Quental, Obras Completas de Antero de Quental, Filosofia, A Filosofia da Natureza dos Naturalistas, p. 95.
[15] Jules Michelet, Le rossignol, pps. 58 et 59.

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